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Le chardon bleu de retour au cap Lardier

Le chardon bleu, Eryngium maritimum est une espèce qui vit à la plage. Cette espèce florale est l’une des plus emblématiques des littoraux français en particulier des côtes sableuses. On la trouve précisément dans ce que l‘on appelle la dune « juste fixée » qui se situe dans les premiers cortèges végétaux quand on vient de la mer, juste après les espèces des laisses de mer. Son habitat situé aux contreforts des dunes, se raréfie car c’est une zone très fragile, soumise aux aléas de la surfréquentation (piétinements...) mais aussi aux coups de mer. C’est la raison pour laquelle l’espèce est protégée depuis 1982 et ce qui explique également que le Conservatoire du littoral en a fait son emblème ! C’était une espèce commune, qui l’est de fait beaucoup moins aujourd’hui.

Les agents du Parc national au cap Lardier ont constaté ce phénomène sur leur secteur : « Nous avions encore un pied de chardon à la plage des Brouis en 2010, explique Pierre Lacosse, et puis il s’est éteint ! » Mais tout espoir, en revanche, n’était pas mort...

Un programme avec le Conservatoire botanique national de Porquerolles « En effet, explique ce garde du littoral spécialisé en botanique, depuis 1999, avec le Conservatoire botanique national de Porquerolles, dont c’est la vocation, on a fait des récoltes conservatoires. Des graines de chardon bleu ont été recueillies puis stockées et quand l’espèce s’est éteinte on a lancé un programme de réintroduction de ces graines au cap Lardier. Lara Dixon, chargée de mission au CBN, a pour cela monté un dossier pour obtenir l‘autorisation du Conservatoire national de protection de la nature qui a donné son accord. » Deux mises en culture ont été réalisées en 2018 et 2019 et au total 76 plants de chardon bleu ont été réintroduits à la plage des Brouis et sur la plage de Gigaro. Sur les 30 pieds réintroduits aux Brouis, une dizaine a résisté. Sur Gigaro, le résultat est plus mitigé car très peu de temps après la mise en place des 46 pieds une tempête a emporté une partie de la plage, et une période de sécheresse a suivi. « Il en reste aujourd’hui moins de dix. » Néanmoins le chardon bleu est à nouveau présent et va pouvoir se développer « Ce qui démontre qu’en deux ou trois décennies avec la boucle récolte, anticipation, réintroduction, on peut obtenir des résultats face aux changements climatiques et aux phénomènes sociétaux comme la surfréquentation.»

E.P.