« Depuis 2015, le service SI du Parc national de Port-Cros a engagé une réorganisation de son système de données. Nous avions des outils disparates qui ne dialoguaient pas entre eux, on a repensé le cheminement, la saisie, la consultation et on commence aujourd’hui à obtenir quelque chose de plus logique et plus pratique. »
« Le portail SI » piloté par le service Systèmes d’information - qui compte deux géomaticiens, un développeur et travaille de façon mutualisée avec le Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles - a pour objectif de réunir à terme toutes les connaissances du PNPC organisées par modules thématiques : faune, flore, usages, missions de police, gestion foncière, bâtiments, travaux, etc. Nous sommes un service pivot, la donnée doit passer par nous le plus rapidement possible dès le début du projet. »
Les deux axes de l’inventaire
« Concernant le programme Stoechas, on travaille en relation avec Samuel Pereira-Dias, chargé de mission, sur les deux axes de l’inventaire : les données bibliographiques et les données recueillies sur le terrain.
Notre rôle est de structurer la base de données qui va recevoir les informations et mettre en place les outils qui vont permettre de les intégrer.
Exemple : Julie en charge de l’aspect bibliographie (voir par ailleurs interview de Samuel Pereira Dias) va nous transmettre les références d’un ouvrage, les thématiques traitées, que l’on va entrer dans la base de données ; et parallèlement on va entrer les données issues de ce livre dans la base de données GéoNature.
C’est un outil de saisie de consultation interne pour l’instant. L’ensemble des données issues du programme Stoechas - qu’il s’agisse de données bibliographiques ou de données propres aux inventaires réalisés sur le terrain - seront saisies dans GeoNature.
C’est un outil inter-parcs et accessible à toutes les plateformes professionnelles ; ce qui va permettre d’intégrer les données apportées par tous les partenaires qui travaillent dans le domaine naturaliste sur le territoire : les associations, la LPO, les muséums, les bureaux d’étude, les laboratoires, etc. »
L’organisation de la donnée naturaliste
« Il faut savoir que la donnée naturaliste passe d’abord par un outil territorial ou métier (professionnel) et arrive ensuite à l’échelle régionale par Silene, la plateforme régionale du Système d’Information de l’Inventaire du Patrimoine naturel (SINP)¹. Car le but d’une donnée naturaliste c’est qu’elle soit enregistrée localement pour ensuite basculer à une échelle plus large permettant de croiser les différentes bases ».
« Ce que l’on met en place aussi c’est la possibilité d’entrer directement de la donnée sur le terrain par le biais de tablettes ou même de smartphones qu’il s’agisse d’inventaires, de suivis ou d’observations ponctuelles. GeoNature est conçu pour qu’à terme on puisse ouvrir l’outil au public en mode science participative ».
C’est le Parc national des Écrins qui en 2015 a le premier expérimenté GeoNature et créé la fenêtre de consultation grand public baptisé BiodivÉcrins. Le service de David Poncin, devrait activer le module BiodivPort-cros en 2022 qui permettra au public par le biais d’un autre module GeoNature Citizen, d’accéder aux données naturalistes du Parc national et de les compléter.
Nous sommes une courroie de transmission
L’autre mode de diffusion des données que l’on retrouve sur GeoNature c’est la cartographie, spécialité de Marie Clap au sein du Service SI.
« Je réalise des cartes à partir des données, ces cartes ouvrent d’autres possibilités d’interprétation, d’analyse des données recueillies. Par exemple : en superposant des cartes d’un même endroit datant de différentes époques, on peut travailler sur l’évolution des espèces, leur répartition spatiale. En, croisant des données comme le cadastre le trafic, les routes, le bâti, on peut obtenir des tendances sur un territoire. »
« Nous sommes une courroie de transmission, l’analyse est faite par le référent du dossier, c’est lui qui a la compétence pour le faire. On peut aussi bien travailler avec des scientifiques qu’avec des forestiers, des référents agriculture, bâtiments, etc. On ne traite pas seulement de la donnée naturaliste. Avec une carte, on a une vision globale que l’on n’a pas avec des tableaux : des cartes de densité, de chaleur….
Concernant Stoechas, par exemple : quand on croise des données par secteurs, on va pouvoir prioriser ceux où il n’y a jamais eu d’inventaires ».
1. Avec pour objectif l’accès à l’information naturaliste pour tous, dans un but de gestion et de protection du patrimoine naturel régional. C’est un outil public et collectif au service d’une meilleure prise en compte de la biodiversité.