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Des scénarios d'avenir

En automne 2019, à la suite des entretiens, Charlotte Michel a invité les habitants à participer à des ateliers d'écritures sur la relation entre l'homme et la nature à Porquerolles en 2050.

Trois thèmes de scénarios étaient proposés pour un travail en groupe: une relation respecteuse mais distanciée car la nature est devenue chaotique, voire hostile; une relation prométhéènne de l'Homme Technologique grand intendant de la Terre; une relation opportuniste-adaptative.

Voici les scénarios élaborés par les habitants:

I. Mission sur Mars

II. PIIB, Porquerolles institut insulaire en Biotechnologies

III. Porquerolles en transition

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Scénario 1, mission sur Mars/

Relation Homme-Nature distanciée et respectueuse

Contexte global : accélération de la remontée de la mer combiné à un manque d’anticipation ; + 80 cm à 2050 et une accélération en cours de la tendance, situation de gestion de crise permanente, méfiance de la nature que l’on ne maîtrise plus, etc. L’homme se met à l’écart mais respecte la nature car il a appris de ses erreurs. Rupture entre une nature fantasmée (espace imaginé, confortable, projection d’image 3D) et une nature réelle (crainte, incertaine, mouvante, urticante), mise à distance de la maison de l’homme vis-à-vis d’une nature respectée mais chaotique.

Porquerolles : Pénurie d’eau importante. Mer et littoral font peur : moustiques, algues et méduses. Les catastrophes et phénomènes climatiques extrêmes se succèdent, conduisant à un paysage aride, qui de fait est a priori pratiquement stérile et très inconfortable pour l’homme. Le Parc National existe toujours, mais sans présence physique sur le site.

Scénario 2 : PIIB/ Porquerolles institut insulaire biotechnologique/

l’Homme grand intendant de la Terre avec une vision prométhéenne

Contexte : Montée régulière et maintenue du niveau de la mer. Mise en oeuvre d'éfforts très importants de limitation du changement climatique au niveau mondial par des solutions basées sur la biologie / éco-ingénierie (puissante et parfois risquée) pour stimuler les forces de vie dans un cadre bien défini: On mise tout sur des techniques fondées sur la nature que l’on adapte en un milieu confortable pour l’homme et une stratégie ultra productiviste de la nature.

Porquerolles : Utilisation des ressources en eau et usine de dessalement au large qui permet de maintenir une population sur place et d’arroser toute l’année. Un Parc national laboratoire des espèces qui peuvent résister : mission conservatoire et exploratoire, en mer et à terre, car il bénéficie de terres et mers peu polluées. Stockage de carbone intense (culture de posidonies, de coraux, de plantes prolifiques, stimulation de la production forestière). Plusieurs gradients d’anthropisation dans la forêt, plus ou moins exploitée ; des parcelles sont irriguées pour augmenter la productivité des arbres : on espère le retour d’un climat plus favorable par un stockage végétale et animal du carbone. Le port est sur pilotis pour supporter la montée de la mer. Les plages sont pour certaines aménagées en platelage bois, ponton : aménagement en bois et matériaux réversibles récoltés sur place, économie circulaire; sur les piles des pontons se greffent des récifs artificiels, on tend parfois des filets pour arrêter les méduses sur des zones de baignade et on exploite les méduses à des fins pharmaceutiques. Touristes avertis et peu nombreux.

Scénario 3: Porquerolles en transition/

Relation Homme - Nature humble et adaptative

Contexte : Montée régulière du niveau de la mer maintenue, décélération de la consommation de matière première et de l’énergie, recentrage du monde sur le bien être du vivant, partage des ressources pour éviter un chaos monstrueux, baisse du productivisme, ingénierie écologique à petite échelle, grand partage des savoir-faire, coopération étroite avec la nature seule garante d’un avenir possible. La vision de la nature est en mutation permanente, observation de son adaptation au jour le jour et des interactions entre être vivants. Acceptation de mourir ou de muter en permanence.

Solutions d'adaptations basées sur l’observation des interactions spontanées entre les êtres vivants : variations des habitats, des chaines trophiques, des blooms d’espèces. Système d’exploitation minimaliste de la nature mais global : terre et mer, plaine et forêt. Les interventions qu’on se permet pour stimuler la production végétale ou animale sont limitées. Par exemple  arroser quelques parcelles de jardin avec un système de canaux semi enterrés et des réservoirs d’eau pluviale. Le tourisme est présent car peu de revenu lié à l’agriculture : tourisme à la journée, encadré, intimiste. Toutes les activités humaines sont quasi réversibles : habitat auto construit, à partir de matériaux locaux. Population poly active : tourisme, pêche, cueillette, art, un peu de tourisme de "cure festive".