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La recherche scientifique au sein des espaces protégés: le cas du Parc National de Port-Cros (Provence, Méditerranée française)

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Sites
Hyères
Le levant
Porquerolles
Port-Cros
Thème
Sciences humaines
Mots-clés: analyse bibliographique, biodiversité, biologie de la conservation, évolution historique, aire marine protégée, îles d’Hyères.

Dans le contexte de la crise de la biodiversité, la création d'espaces protégés a pour objectif principal la conservation à long terme de la nature et des services écosystémiques associés. La recherche joue un rôle déterminant pour atteindre cet objectif. Cette étude vise donc à caractériser la recherche et son évolution au sein d'un espace protégé, en prenant comme modèle le Parc national de Port-Cros, et tente d'apporter un éclairage nouveau sur le lien recherche-gestion.Nous avons réalisé une analyse bibliographique de tous les travaux de recherche produits sur le territoire du Parc depuis sa création, à l'aide d'analyses factorielles de correspondances. Depuis la création du Parc national de Port-Cros, il y a 50 ans, plus de 1400 références bibliographiques sont recensées, dont 1 220 ont été retenues pour les analyses. Le nombre de références est passé de 10-20 par période de 5 ans dans les années 1960-1970s à plus de 160 à partir des années 1980s.L’importance relative des travaux descriptifs a été maximale au cours des deux premières décennies, celle des travaux portant sur la compréhension des mécanismes écologiques dans les années 1980s, et celle des travaux ayant trait aux problématiques de gestion de la biodiversité depuis les années 2000s. Les problématiques de gestion sont variées: fréquentation et tourisme, usages marins, espèces invasives, pollution, gouvernance environnementale, etc. Les travaux des Sciences de la Vie dominent largement, même pour la période récente, par rapport à ceux des Sciences Humaines et Sociales (principalement l’histoire et l’archéologie).Au sein des Sciences de la Vie, l’accent a été mis d’abord sur les espèces, puis sur les communautés et enfin sur la dynamique des populations et la génétique. Par rapport à la diversité du monde vivant, quelques taxons macroscopiques ont été largement privilégiés (les spermatophytes, l’ensemble polyphylétique constitué par les «algues» pluricellulaires et quelques embranchements de métazoaires); en revanche, d’autres taxons macroscopiques (Fungi et de nombreux embranchements de métazoaires) et l’ensemble des taxons microscopiques n’ont fait l’objet d’aucune étude ou d’un nombre d’études insignifiant par rapport à leur place écologique.La plupart des travaux réalisés dans le cadre du Parc national ont fait l’objet de publications dans des revues indexées au niveau international (9%), dans la revue du Parc national (19%), dans d’autres revues non-indexées (19%), dans des actes de colloques et dans des ouvrages. L’importance relative des travaux effectivement publiés, en particulier dans des revues indexées, est en fait supérieure aux valeurs indiquées ci-dessus, si l’on considère que les données des rapports (littérature grise) sont en général reprises dans une revue non-indexée, puis souvent dans une revue indexée.Au final, il apparaît que le Parc national de Port-Cros a favorisé le développement de recherches fondamentales, se maintenant ainsi à un haut niveau dans le monde de la recherche, tout en veillant à acquérir les connaissances nécessaires à sa gestion, en encourageant la recherche appliquée.

Auteurs FARSAC, Laëtitia; BOUDOURESQUE, Charles-François; BARCELO, Alain; et al.
Éditeur Parc national de Port-Cros
Nombre de pages 33
Référence 2013 - 27:137-169
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